Zamba ! s'exclame t-on, affligé par les dérives et les tourments du
monde, chez les Mvelé, grande composante du valeureux peuple Beti. Nos
opticiens et ophtalmologues savent traiter les troubles de la vue ; des
affections normales. Il faut juste parfois appliquer quelques gouttes de
collyre ou chausser des lunettes adaptées. Mais, que peut-on face aux
troubles de la " Vision " ? Quelle potion, application, nos ancêtres
d'Egypte, pères de la médecine, auraient-ils, dans leurs papyrus
consacrés, prescrit pour un présentateur télé qui appelle à la traque
impitoyable de renégats désignés sur la toile ? Un quidam étourdi, grisé
par la couleur de sa cravate et illusionné par l'audience boursouflée
de son média, qui se prend au mieux pour une annexe du Commissariat de
Nsam et au pire pour un bourreau en quête de gloire. Passer à la télé,
trôner à la tête d'une émission, depuis la libéralisation du paysage
audiovisuel, est devenu le blanc-seing à toutes les impostures, aux
délires les plus doucereux et aux dangereuses hallucinations.
C'est un supplice, pire que celui d'un homme jeté dans la fosse aux
charognards, que de parler, deux jours après l'inhumation d'un preux
chevalier du journalisme comme Dieudonné Tiné Pigui, d'une sorte de
Tonton Macoute de la télévision. Diantre ! Peut-être est-ce faire
honneur à l'insignifiance, dérouler le tapis rouge à la veulerie,
tresser une couronne à Ibliss, le diable chez les musulmans, Lucifer
chez les chrétiens ou Ahriman chez les zarahoustriens, le culte des
anciens perses que de commenter ce sermon du pire, entendu sur les
antennes d'une chaîne de télé locale.
On connaissait les appels au meurtre. Ceux des amateurs de crimes
d'honneur. Tout aussi, les fatwas des mollahs ou les injonctions de
Shekau et Al Baghdadi à leurs disciples de Boko Haram et de Daesh contre
les impies et les infidèles : châtiments, traque, brisures en chaîne.
Exactement comme ce que l'on entend au sujet de " l'interpellation des
amis de ces gens..." On pensait, en Afrique centrale, après le rôle
trouble de la radio des mille collines dans le génocide des Tutsis au
Rwanda, que les journalistes avaient appris à chasser les mauvaises
ondes. Douces illusions ? Au petit séminaire, on croyait révolue
l'époque des autodafés, des Croisades et de l'Inquisition. Optimisme de
la volonté au lieu du pessimisme de la raison ?
Triste réalité, à Yaoundé, au pied des douces collines, la ville où
Engelbert Mveng ou Jean Marc Ela ont fait l'éloge de l'humanisme,
prolifère, hélas, une faune de malfaisants, prêts à toutes les danses du
ventre et au larbinisme le plus étincelant pour plaire, sous prétexte
de défendre une prétendue image du Cameroun, outre à la cohue, mais plus
cyniquement à des maîtres, des roitelets et des monarques de la
politique locale. Chassant en meute, ils sont prêts, comme des tueurs à
gage du Texas et du temps de la conquête des Amérindiens par les
flibustiers espagnols, à fournir aux grands loups, de la chair fraîche,
des proies idéales et des mollets de durs à cuire. Il n'y a aucun
honneur à être un bébé-charognard cloné !
Si l'odyssée de ces hérétiques du patriotisme n'était qu'un voyage en
eaux troubles, cela resterait de sympathiques anecdotes ou une esquisse
de conte autour de Ze la panthère. Quels que soient ces Camerounais
indexés par le journaliste-mbéré de Vision 4, ceux qui tiennent le
gouvernail de ce bateau ivre, chargé dans ses soutes de poudre de
perlimpinpin, de décoctions âcres et de fumigènes hallucinatoires, sont
encore plus coupables que ces dyslexiques du journalisme. Plaire, oui il
faut, à coups de démonstration aux grands de chez nous, montrer patte
blanche à l'entrée des monastères du culte de l'absurdité ; ces temples
en préfabriqué où, dès que l'on évoque la déstabilisation, l'image ou le
rayonnement du Cameroun, l'on arrête de réfléchir, de penser et de
faire appel à toute logique. Où est Lapiro pour trousser une chanson sur
ces " Boutman " qui se prennent pour des " Niés " ? En tout cas, parmi
les Obama, au Cameroun, au Kenya ou aux Etats-Unis, on a connu moins
veule, creux, bien plus sain d'esprit et intelligent !
Home / ABDELAZIZ MOUNDE
/ Reponse d'Abdelaziz Mounde Njimbam répond a Ernest Obama, "journaliste-mbéré" de Vision 4
- Blogger Comment
- Facebook Comment
Inscription à :
Publier les commentaires
(
Atom
)
0 commentaires:
Enregistrer un commentaire
Laissez nous un commentaire sur cet opinion.